Pripris de Yiyi
Ce marais est mondialement reconnu comme zone humide exceptionnelle. Propriété du Conservatoire du Littoral depuis 1996, cet espace est géré par la Commune de Sinnamary et la SEPANGUY.
Comment découvrir cette nature luxuriante ?
Longez le sentier pédestre de 2,5km afin de découvrir les différents milieux (prairies humides, forêt de sable, savane inondable), puis embarquez dans un canoë pour explorer les Pripris de Yiyi.
Vous pouvez vous y rendre avec votre matériel personnel ou louer un ou plusieurs canoës kayak auprès de l'Office du Tourisme des Savanes : 0694 45 96 69 - 0694 42 68 07.
Depuis le mirador haut de 10 m, la vue est exceptionnelle. De plus, des observatoires permettent de se familiariser avec l'avifaune locale.
Cet espace naturel constitue de par la diversité de ses milieux, un habitat privilégié pour de nombreuses espèces. Il est reconnu pour abriter entre autres des espèces classées « vulnérable », « menacée d’extinction » voire « gravement menacées d’extinction » par l’UICN.
Flore
La végétation des marais d’eau douce est constituée en majeure partie de macrophytes (plantes aquatiques macroscopiques visibles à l’œil nu) telles Nymphea rudgeana (vivace, flottante et très envahissante), Cabomba aquatica (au feuillage fragile) et Salvinia auriculata (salvinie auriculée).
Plusieurs espèces végétales rares en Guyane ont été recensées, en particulier des espèces d’orchidées, Habenaria pratensis et Habenaria trifida inféodées aux milieux de savanes sur sols hydromorphes (montrant des signes physiques de saturation en eau régulière), et Habenaria longicauda en marais d’eau douce.
Les zones de mangroves quant à elles sont occupées par des palétuviers blancs Avicennia germinans auxquels s’ajoutent sur les berges de la Counamama et de la Crique Yiyi, des palétuviers rouges Rhizophora racemosa.
Au niveau des marécages boisés ce sont plutôt les Pterocarpus officinalis qui peuplent le paysage (en Guyane, plusieurs noms sont donnés à ce palétuvier : « moutouchi-marécage » en créole, « mutusi sĩ » par les Wayampi ou encore « muhut » par les Palikour).
Les savanes basses inondables sont le quartier de nombreuses nanophanérophytes (« phanérophyte » désignant des plantes dont les bourgeons sont aériens et très au dessus du sol, et « nano » pour préciser que la tige ligneuse ne dépasse pas 50cm), de petits arbustes et autres plantes basses réparties de façon homogène.
Faune
Grâce à ses formations végétales diverses et remarquables, les marais de yiyi offrent à la faune qui y séjourne une forte abondance de nourriture.
Il est impossible ici d’en faire une liste exhaustive tant le nombre d’espèces animales est important.
Dans cette zone humide, citons donc quelques uns des exemples les plus emblématiques qui y ont élu domicile :
- Des mammifères : marins tel que le Lamantin des Caraïbes (Trichechus manatus), espèce menacée dans cette région ; et terrestres comme le raton crabier (Procyon cancrivorus), le chien des buissons (« chien-bois » en créole guyanais, Speothos venaticus), la biche des palétuviers (Odocoileus caraicou), le cabiaï (ou capybara signifiant « le seigneur des herbes, plus grand rongeur au monde, Hydrochoerus hydrochaeris), le saïmiri (ou « singe écureuil » Saimiri sciureus dont le poids adulte ne dépasse pas 120gr).
- Des reptiles : les caïmans nains (Paleosuchus palpebrosus), les caïmans à lunettes (Caiman crocodilus), les anacondas (Eunectes murinus)… Mais également des Tortues vertes (Chelonian mydas) qui s’y reproduisent et s’y nourrissent.
- Des poissons : 59 espèces de poissons appartenant à 23 familles différentes ont été dénombrés.
- Des crustacés tels que le crabe violoniste (Uca rapax).
- Des insectes : moustiques, yens yens, papillons cendres (Hilesia metabus), guêpes…
- Des oiseaux : notamment migrateurs. Les limicoles du Nord américain fréquentent ce site en grand nombre pendant l’hiver boréal, certains demeurent pendant la saison de nidation de fin mai à fin juillet. Près d’un million de Bécasseaux semi-palmé (Calidris pusilla) y séjournent pendant l’hiver. Parmi les oiseaux remarquables, l’Erismature routoutou (Nomonyx dominicus) ainsi que le Canard musqué (Cairina moschata) y comptent de petites populations. Quant aux rapaces, les Marais Yiyi sont réputés pour abriter la plus importante population nicheuse de Guyane de Milan des marais (Rostrhamus sociabilis). Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), migrateur nord-américain et la Buse pêcheuse (Busarellus nigricollis) sont réguliers en vol au-dessus des grands plans d’eau. N’oublions pas de citer également le magnifique Ibis rouge au plumage flamboyant (Eudocimus ruber).
Histoire
« Yiyi » vient du nom de la famille créole SOPHIE. Au XIX ème siècle, Sylvain Sophie arrière-grand-père d’Albert Sophie vivant à Trou Poisson s’installe sur l’amont de la crique Garré. Le diminutif de son nom, Yiyi, restera attaché aux marais.